Transvésubienne 2010 La Colmiane - Nice

Étapes

Compte rendu : Olivier Demougeot

Lever 5h00.
On petit-déjeûne des pâtes sauce tomate (à 5h du mat' c'était une première pour moi...).
Mise en grille 6h15, départ 6h45.
Les 300 VTTistes de la première vague sont partis à 6h30.
Nous, la seconde vague, partons à 6h45.
Et les 300 de la 3ème et dernière vague partent à 7h00.
Hervé, Marc et moi avons respectivement les dossards 591, 615 et 548, ce qui correspond à nos positions de départ.
Petite descente sur une piste de ski en herbe un peu glissante, ça joue des coudes.
Et tout de suite, belle montée d'un quart d'heure.
Hervé me rejoint en haut de la bosse, on va rouler ensemble.
Dans les descentes je prends un peu d'avance, et oui le pauvre est en semi-rigide, ce qui rend sa perf encore + belle !
Nous sommes maintenant en sous-bois.
Le terrain est humide, il a plu la veille et l'avant-veille.
Quelques racines en dévers assez tendues à passer.
Nous arrivons au ravito 1, on y reste 4-5 min.
En repartant on nous annonce qu'on est dans les 320, content puisqu'on est parti dans les 550-590 !!
Arrive le fameux portage du Brec d'Utelle.
Juste avant, des mecs sont dans le ravin à gauche pour chercher un gugusse qui est tombé...
Ils sont en train d'appeler l'orga.
Je ne vois pas le type, il est tombé assez bas apparemment !
On voit que les buissons/brousailles ont été arrachés et qu'il y a de la terre labourrée, c'est très très raide à cet endroit.
3 gars sont descendus l'aider, on nous dit qu'il a mal à la cheville et ne peut remonter seul...
Je ne vois qu'à environ 8m plus bas et je ne l'aperçois pas, il a dû avoir -très- peur !!
Je pense qu'il va faire un tour d'hélico vu le lieu escarpé où nous sommes...
THE portage donc !
Finalement, pas si difficile que ça.
Avec Marc on s'était bien entraîné à porter à Meudon.
Et puis à Valence-Gap aussi !
Arrivé en haut, pas d'Hervé, qq secondes après, au début de la descente, je le vois derrière.
- "Hervé ?"
- "Oui, c'est bon !"
- " OK on continue !"
Et là, c'est le -debut du- drâme !!!!
Ma chaîne traîne bizzaremment par terre...
Ai-je déraillé ? (pour info il est à cette heure 9h30)
Non, pas déraillé.
Ma chape de dérailleur AR ne revient plus en place...
Je dis à Hervé, qui me double du coup, que je verrai en bas de la descente
Seulement ma chaîne fait des noeuds...
Obligé de la dériver !
Je galère à pousser d'un pied dans les parties non descendantes...
Juste avant d'arriver à Utelle, petit bouchon.
Un autre mec est en contrebas dans une civière...
Chute d'environ 6 mètres, guidon et potence cassés (!)
On nous dira plus tard que ce n'est que la cheville (tant mieux, parce que ç'aurait pu être beaucoup plus grave !).
On entend l'hélico qui arrive pour lui...
Arrivé à Utelle, je stoppe, je pense alors que ma Transvé est finie...
Je décide d'attendre Niquo pour avoir son avis technique.
Il me dit que selon lui c'est mort.....
Putain fait chier !!!!!!!!!!!!
Tu t'entraînes pendant 6 mois pour cette course, et casse mécanique...
Surtout que j'étais bien parti !!!!
Donc j'enlève le casque, les gants, le sac à dos, dépité...
Puis un mec (un belge) vient me voir en me demandant ce que j'ai et en me disant que c'est fini pour lui aussi : patte de dérailleur cassée.
Il a un maillot Lapierre, je lui dis que je peux lui en donner une (ma patte de secours).
J'avais rarement vu des yeux comme ça, il était heureux comme jamais !!
Puis Marc, qui m'avait alors dépassé depuis un petit moment, m'appelle et me dit que sa gaine de dérailleur AR est arrachée.
Quelle hécatombe cette Transvé, heureusement ce n'est que de la mécanique en ce qui nous concerne.
Pas de -gros- bobos, c'est le principal.
Je lui dit que je peux lui donner ce que je veux sur mon vélo puisque j'arrête !!
OK, je continue à monter le col de Madone, et lui redescend, et on réparera quand on se croisera.
Dans la montée, un mec me dit qu'il a un dérailleur là-haut !!!
Chouette !!
Seulement faut monter 6 à 8km à pied; minimum 1h00-1h15 !!
Il doit être 11h00 maintenant.
Pas grave, on monte tous les 2 à pied avec Marc.
C'est long et on se fait beaucoup doubler, d'utant plus que les 3/4 sont faisables sur la selle...
Arrivés là-haut, il est midi à peu près.
On trouve de quoi réparer tant bien que mal, le gars me prête un XTR, cool.
Mais, mal réglé, ça marche moins bien qu'un XT !
Marc répare à la va-vite (gaine prêtée pas assez longue).
Il met 2 coups de pédale, et là son dérailleur fait le tour de la roue.
STOOOOOOOOP !!!!!!!
Patte de dérailleur arrachée.
Et, plus grave, triangle AR carbone déchiré.....
Plus qu'un seul point et demi d'ancrage au lieu de deux.
Tant pis, perdu pour perdu, on change quand même sa patte.
Galère galère...
Il est maintenant 12h30.
Ca fait 3 heures que ma galère a commencé...
Nous avons maintenant une heure pour rallier la première barrière horaire au Ravito 2.
Ca va être chaud, très très chaud même !
C'est parti !!!
Première descente, attention on nous l'annonce comme très engagée !!! (comme la plus engagée même)
Effectivement elle l'est !
Des pierres partout, grosses, petites, de la pente, des grosses marches, des pierres plates en dévers avec de la poussière dessus, etc etc...
Heureusement que je suis bien chaussé !
2.20 à l'AR et même 2.35 à l'avant !
Je descends quasi-tout sur le vélo.
Je reverrais ce que j'ai fait maintenant, je pense que je m'enguelerais en me traitant d'imprudent !
Dès que je peux relancer, je relance.
Pont de Cros arrive, il faut IMPERATIVEMENT y être avant 13h30 !!!
Ayé le village est en vue !
Il y a des escaliers, assez longtemps d'ailleurs, je les descends à toute blinde sur le vélo !
Mais....... malheureusement....... j'arrive à 13h33........
3 minutes trop tard !!!!!!!
Pour info, ce que je viens de faire en 1 heure, mon ami Marc le fera en 1h20 (ou 1h30 je sais plus).
Je décide de poursuivre, même hors course.
Commence la -plus- terrible montée.
J'ai 1h30 en tout pour rallier la barrière horaire suivante.
Ca commence pur un enchaînement de portage et/ou montée difficile sur le vélo.
Puis portage difficile.
Il fait chaud maintenant.
Pour info : amplitude thermique 24°C !!
- 8°c le matin à 6h15 avec les manchettes.
- jusqu'à 32°C en plein apm sous le cagnard dans la montée.
Ensuite grande piste large, et longue !
En tout, on va monter pendant environ 1h30-1h45 !!!
Sur la grande piste, je suis sur le petit devant, et sur le troisième derrière (j'ai les 2 grands pignons de libre).
Je remonte pleins de mecs (ce sont ceux de la troisième vague du coup).
C'est bon pour le moral.
En plus, il y en a plein qui redescendent.
Par contre, je commence à accuser le coup de mon heure au taquet...
Arrive une petite fontaine, les mecs hésitent à redescendre puisqu'on nous annonce le sommet à encore 5km !!!!!!!!!!
Et juste après, on voit qu'un portage commence et que le sommet est encore -très- haut !
Finalement, j'arrive à la deuxième barrière horaire, Ravito 3, vers 15h40 (ald 15h).
Absolument impossible de faire le chemin en 1h30 entre les 2 barrières !
Là, absolument tous rentrent par la route...
Je décide de continuer !
Même si les jambes ont souffert, elles sont encore en forme et je me sens de continuer !
Par contre, le moral (définitivement mon point faible, comme à Valence-Gap) est pas très haut...
- après mes 2h30 perdues pour le dérailleur;
- la marche à côté du vélo avec tous les mecs qui te doublent;
- la double roulade que j'ai fait dans la descente avec bobo au tibia gauche et au coude droit;
- et le fait que je vais rouler tout seul maintenant...
Je dois signer une décharge pour continuer, il est 15h49.
C'est (re)parti !
Portage de 10min, puis sous-bois.
Là, je bloque mon vélo bêtement dans un arbuste et chute en contrebas dans les ronces.
Je n'arrive pas à me dépétrer de ces foutues ronces...
Je me suis de nouveau bien talé le côté droit du bras...
Allez, on repart !
Portage en descente.
On recroise la route, où je vois pleins de VTTistes bâcher...
Je discute avec le motard sur place.
J'hésite encore.
Allez, je continue !
3 mètres plus loin, avant de passer dans le tunnel sous cette fameuse route, il y a une pierre plate lisse humide en dévers.
Bêtement là aussi, je mets la roue AV dessus et chute encore sur le côté droit.
C'en est trop...
J'ai déjà vu 2 hélicos ce matin, j'ai pas envie que le 3ème soit pour moi si c'est encore chaud plus loin sur le parcours.
Donc je bâche par la route.
15km de faux-plat descendant.
Je termine dans le Paillon par le chemin normal.
Arrivée vers 17h, plaque barrée et autocollant Finisher non obtenu...
DEMOUGEOT Olivier
Déception, d'autant plus que je viens d'apprendre que Niquo était 5 min devant là où j'ai bâché...
Dommage il m'aurait fait du bien au moral...
C'est rageant de perdre 6 mois de ta vie pour une connerie de dérailleur de merde !!!!!!
Pour info : ressort de rappel de chape HS.
Mais bon, pas dégoûté, c'est pas infaisable comme course.
Enfin, attention, faut bien être prêt quand même !
Pour moi c'était :
- 1500 bornes par tout temps depuis début janvier;
- des portages à Meudon;
- une prépa technique avec la Garoutade et la Valsloppet + mon expérience en descente;
- un gros mois de mai.
Allez, à une prochaine !
Pour moi c'est la reprise et ses plus de 400 mails.......
+ Paris et sa grisaille !